À la découverte du thé du Vietnam : traditions, saveurs et secrets de production

cueillette du thé au vietnam

Quand on évoque le Vietnam, ce sont souvent les parfums d’un phở fumant ou la croustillance d’un bánh mì bien garni qui viennent en tête. Pourtant, une autre richesse sensorielle mérite qu’on s’y attarde : le thé vietnamien. Ce régal est hélas moins réputé que ces pendant chinois ou japonais.

À la fois boisson du quotidien et héritage culturel transmis depuis des siècles, le thé au Vietnam déploie une palette de goûts et de traditions aussi variée que ses paysages, des montagnes brumeuses du Nord aux rizières verdoyantes du Delta.

Une histoire ancienne enracinée dans les montagnes

Au Vietnam, le thé est plus qu’une simple infusion. Il fait partie intégrante de l’hospitalité, des rituels familiaux et des moments de méditation. Depuis plus de 2 000 ans, les habitants cultivent des théiers souvent sauvages, perchés à flanc de montagne dans des régions comme Tân Cương, Hà Giang, Yên Bái ou Lâm Đồng.

On y trouve même des théiers centenaires, dont les feuilles sont récoltées à la main selon des méthodes ancestrales. Cette tradition de la cueillette manuelle, pratiquée dans de petites exploitations familiales, garantit un respect du végétal et une qualité remarquable.

Des thés aux caractères bien trempés

Le Vietnam produit une gamme de thés aussi riche que méconnue. Voici les principales variétés :

  • Thé vert vietnamien : très présent dans la vie quotidienne, il est souvent frais, vif, légèrement astringent, parfait pour accompagner les repas. Le thé de Tân Cương, célèbre pour ses notes végétales subtiles et sa longueur en bouche, fait figure de référence.
  • Thé noir vietnamien : corsé, parfois fumé, il présente des arômes profonds et boisés. Certaines versions offrent des notes maltées, proches du Assam, avec une touche rustique unique.
  • Thé oolong : cultivé surtout dans le sud (Lâm Đồng), ce thé semi-oxydé séduit par ses notes florales ou fruitées, parfois beurrées. Il rivalise avec les oolongs taïwanais tout en affirmant une identité propre.
  • Thés parfumés traditionnels : le thé au lotus et le thé au jasmin sont emblématiques du raffinement vietnamien. Le parfum est obtenu naturellement, par imprégnation lente des fleurs fraîches dans les feuilles de thé.
  • Thé sauvage (ou « shan tuyet ») : cueilli sur des théiers non domestiqués parfois vieux de plusieurs siècles, ce thé rare développe des notes puissantes, presque médicinales, avec une profondeur exceptionnelle.
  • Thé au artichaut : très populaire dans le Sud, cette infusion digestive et rafraîchissante n’est pas du thé à proprement parler, mais elle illustre la diversité des pratiques autour de la feuille infusée au Vietnam.

Une culture du thé à part entière

Au Vietnam, on boit du thé à tout moment : le matin pour bien démarrer la journée, en milieu d’après-midi pour se rafraîchir, ou le soir entre amis. Le thé est toujours proposé aux visiteurs, dans les échoppes comme dans les foyers. On le sert souvent clair, sans sucre ni lait, dans de petites tasses en céramique.

La préparation reste simple, mais respectueuse du produit : de l’eau à environ 80–90 °C, un temps d’infusion court (souvent 30 secondes à 2 minutes) et plusieurs passages possibles. L’objectif est de révéler les nuances sans jamais brûler les feuilles.

Le thé, reflet de la gastronomie vietnamienne

Comme la cuisine vietnamienne, le thé du pays se caractérise par la fraîcheur, l’équilibre et la légèreté. Là où un bol de phở équilibre douceur, herbes aromatiques et bouillon profond, un thé vert bien infusé offre une tension végétale qui nettoie le palais. Quant au bánh mì, avec ses saveurs vives et contrastées, il trouve un écho naturel dans un thé noir légèrement épicé ou un thé parfumé au jasmin.

Les thés vietnamiens s’intègrent ainsi harmonieusement à la culture culinaire locale, jouant le rôle de contrepoint subtil ou de prolongement aromatique.

Où acheter du thé vietnamien de qualité ?

Pour les amateurs en quête d’authenticité, plusieurs options s’offrent à vous :

  • En ligne : de nombreuses boutiques spécialisées proposent du thé vietnamien, notamment des maisons comme What Cha, Thé du Vietnam, Terre de Chine ou Teavivre. Privilégiez les thés mentionnant une origine précise, une cueillette artisanale ou une production familiale.
  • En boutique physique : certaines épiceries asiatiques ou magasins de thé haut de gamme importent directement des thés vietnamiens. N’hésitez pas à poser des questions sur la provenance et le mode de culture.
  • Marchés spécialisés ou salons de thé : vous pourrez parfois y déguster des thés rares comme le lotus parfumé à l’ancienne ou un oolong floral de Lâm Đồng.

Hélas, le thé du Vietnam est une richesse encore trop peu connue en Occident. Sa diversité, sa subtilité et ses méthodes de production respectueuses du vivant en font une véritable pépite pour les amateurs de feuilles infusées.

Que vous soyez séduit par un thé vert vif, un oolong fruité ou un thé noir corsé des montagnes du nord, vous y trouverez une nouvelle façon de vivre le thé avec simplicité, élégance et sincérité.

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